POURQUOI MÉDITER ?

Pratiquer le méditation silencieuse ne consiste pas à juste s’asseoir en silence. Ce n’est pas non plus une manière de s’isoler du monde, de s’éveiller, de devenir parfait ou insensible aux événements. Dans une première étape, la méditation silencieuse est là pour (ré)apprendre à laisser la vie s’exprimer librement, sans la juger, sans la rejeter, sans essayer de la contrôler, pleinement conscient du cadeau qu’est cette expérience extraordinaire de voir, entendre et sentir la vie.

Est-ce pour cela que les problèmes disparaissent ? Non, bien sûr ! L’idée que l’on peut atteindre un état stable de bien-être constant grâce à la méditation vient de l’ignorance. De toute façon, passer d’un état de mal-être constant à un état de bien-être constant serait comme changer de prison. Une autre cellule, plus agréable, mais juste une autre cellule. Et ce n’est pas parce que cette cellule se trouve dans un temple ou au sommet d’une montagne que ce n’est pas une cellule.

Dois-je méditer ? L’exemple de la voiture…

Si j’apprends à rouler en voiture et que je vous demande ce que je dois faire avec le volant pour aller tout droit, vous allez probablement me donner cette réponse évidente : « Rien ! » Quand on roule en voiture, si on ne fait rien avec le volant on va tout droit… Ok, mais si la voiture a un problème et tire à droite, et que je ne fais rien, je vais aller… à droite… La réponse à la question ne sera donc plus « rien », elle sera par exemple d’aller dans un garage pour faire un équilibrage des roues.

La méditation c’est la même chose. Il n’y a rien à faire, mais si quelque chose crée des problèmes à l’intérieur (ce qu’on appelle les « perceptions erronées », Voir l’article : PHILOSOPHIE BOUDDHISTE), il faut d’abord corriger cela avant de ne rien faire.

Donc quand on me dit « Cela ne sert à rien de méditer » ou « Méditer c’est ne rien faire », la réponse est « Oui », et « Non »… Cela dépend de votre situation de départ. Mais une chose est certaine : quand la voiture se remet à fonctionner normalement, alors effectivement il n’y a plus rien à faire…

Comment savoir quand on n’a plus rien à faire ? Quand la question disparaît… car quand on va tout droit, on ne se demande plus comment faire pour aller tout droit…

Méditer dans quel but ?

Il existe plusieurs types de méditations, avec des buts différents. Aucun n’est meilleur qu’un autre tant qu’il vous laisse la liberté de continuer ou d’arrêter, et qu’il ne fait pas de dégâts à votre cerveau. Pour en savoir plus je vous invite à lire l’article qui parle de ce sujet : PRINCIPAUX TYPES DE MÉDITATIONS.

Certains courants de méditation, comme le Zen, invitent à pratiquer sans but. Mais nous sommes des êtres humains qui vivent dans une société moderne. Notre cerveau n’est plus habitué à fonctionner sans but. Alors même si les seuls objectifs visés lors d’une pratique de méditation silencieuse sont de développer sa capacité de concentration et/ou sa capacité d’observation, il semble évident que si on décide de s’asseoir sur un coussin c’est qu’il y a un but. Mais lequel ?

Méditer pour le bien-être

  • Pour se faire du bien. Même si méditer en silence peut demander un certain effort au départ, on apprécie rapidement ces moments de calme. Quand le nombre de pensées diminue, quand se retrouver avec soi ne fait plus peur, on comprend par l’expérience que jamais aucun produit, aucun objet, aucune personne ni aucune situation extérieure ne remplace la joie de se sentir bien à l’intérieur.
  • Pour sortir du jeu du mental. Nous avons en moyenne plus de 70.000 pensées par jour. Ces pensées créent des émotions et ont des effets directs sur notre bien-être et sur les décisions que nous prenons. Elles nous empêchent souvent de vivre l’instant présent en pleine conscience, nous projetant dans un passé qui n’est plus ou dans un futur qui n’existe pas encore. Nous devenons vite esclaves de ces pensées. Malheureusement, les nier ou les rejeter ne fonctionne pas, les contrôler non plus, les étouffer ou les réprimer ne fait qu’augmenter la pression à l’intérieur de la cocotte-minute qui nous sert de tête et qui est parfois prête à exploser.
  • Pour pouvoir prendre du recul. En sortant du jeu du mental, tout ce qui se passe dans notre vie semble moins envahissant, moins perturbant, et si les choses importantes le restent, on prend plus facilement du recul par rapport à celles qui ne le sont pas. Même les événements qui auraient causé des ravages au niveau émotionnel sont perçus avec plus de calme et de sérénité, permettant d’y apporter des solutions plus adaptées.
  • Pour mieux se concentrer. Puisque le principe de base de toute pratique de méditation est de concentrer son attention, méditer permet donc de développer cette faculté. On devient plus « présent » à ce que l’on fait, plus « présent » quand on parle à quelqu’un, on a beaucoup plus l’impression d’être « ici et maintenant ».

Le but du développement personnel

  • Pour mieux se connaître. S’asseoir en silence ramène à soi. Mais à quel soi? D’abord aux multiples masques que nous avons tendance à porter à longueur de journée et qui s’écroulent tout à coup. Ensuite, comme quand un masque tombe, à notre vrai visage. Mais avec une capacité accrue à accepter ce que nous sommes vraiment, ou tout simplement à le découvrir.
  • Pour une vie plus en accord avec soi. Sans les masques, sans les émotions perturbatrices, sans l’influence de la société, des autres et de nos conditionnements, qu’en est-il de nos décisions? Elles se basent plus facilement sur notre intuition, et non plus uniquement sur un raisonnement logique et cartésien. Si le bonheur était logique, il suffirait d’appliquer quelques formules mathématiques pour que tout le monde soit heureux. En développant notre capacité de concentration et de prise de recul, nos décisions sont plus claires, plus faciles à prendre, plus « évidentes ». Elles conduisent donc plus souvent à des résultats qui correspondent à nos aspirations les plus profondes, et plus à celles dictées par notre société, notre entourage ou nos pensées limitantes.

La voie spirituelle

  • Pour changer de point de vue. Le mental n’est pas « quelqu’un ». Techniquement on pourrait résumé le mental à « l’ensemble des pensées ». Physiquement, le mental n’est qu’un ensemble de connexions neuronales qui ont pour fonction d’analyser des informations. Cette fonction d’analyse est là pour protéger le système. Mais quand le système s’emballe, le mental se met à prendre toute la place, comme un dictateur dont le seul but est de faire fonctionner le monde à sa manière. La méditation est un outil puissant qui permet de remettre chacun à sa place. Le mental sera toujours présent. Mais son rôle redeviendra son rôle originel de serviteur du système et plus de dirigeant.
  • Parce que l’on sent que quelque chose n’est pas juste. On passe parfois toute une vie à essayer d’être heureux. Certains semblent y arriver, semblent seulement, car un jour on comprend qu’ils portaient un masque. Où est le problème ? Pourquoi est-ce si difficile d’être heureux ? Tout simplement parce que nous cherchons quelque chose qui est déjà là.
  • Parce que si la philosophie bouddhiste invite à comprendre qui nous sommes vraiment ce n’est pas par hasard… La source de tous nos problèmes, c’est nous. Mais qui est ce « nous » dont il est question ? Qui suis-je ? Et si c’était la seule question à se poser finalement ?

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